La Millavoise Aurélie Mena : "Les bains de forêt, une thérapie aux effets bénéfiques démontrés"

Annick KOSCIELNIAK                                                                                                                                    

À l’occasion de la journée internationale de la forêt, rencontre avec Aurélie Mena, thérapeute holistique qui pratique la sylvothérapie.                                                                                                                           Quel est votre rapport à la forêt ? Je considère la forêt comme un lieu ressourçant, avec un écho originel. La forêt est pour moi un lieu extraordinaire et reposant. Mon regard est rempli de respect et de tristesse face à notre folie dévastatrice. Je suis reconnaissante vis-à-vis de cette nature si généreuse. L’observer me permet aussi de considérer notre impact négatif sur elle. J’ai toutefois un espoir car la nature se régénère et s’adapte. En quoi consiste la sylvothérapie ? Il s’agit de bains de forêt, shinrin-yoku en Japonais, terme inventé par M. Akiyama. Cette tradition japonaise séculaire est une thérapie, consistant à marcher en conscience, afin d’accompagner l’individu, dans un environnement apaisant, d’équilibrer le mental et le corps. Se balader dans une forêt calme le rythme des pensées et permet de gérer au mieux ses émotions. Respirer, marcher et développer ses sens. Quels en sont les bienfaits ? Les effets bénéfiques sur la santé sont démontrés. Chaque type de forêt dispose de sa caractéristique (dynamisant, apaisant…). Elle favorise la stimulation du système immunitaire, la lutte contre le diabète, la réduction du stress, redonne confiance en soi, améliore la qualité du sommeil et la respiration. Les arbres produisent des phytoncides, substances volatiles dégagées par les végétaux, aux effets antibiotiques et positifs pour les problèmes respiratoires chroniques. Y a-t-il une technique ? La technique de base consiste à choisir un arbre, s’asseoir contre lui, et, avec son accord, respirer calmement tout en se connectant à lui. Ou bien, pieds nus, se présenter devant lui et imaginer des racines poussant sous nos pieds. On peut lui parler ou se présenter devant lui. Puis toucher l’écorce. L’ouverture d’esprit est de rigueur. Permettez-vous de retrouver votre âme d’enfant. Vous organisez des marches afghanes sur les grands causses, quelle est leur particularité ? C’est une forme de méditation active. Votre corps se déplace et le mental se détend. Il s’agit de synchroniser ses pas avec sa respiration. J’apprends également à marcher et à avoir une bonne posture du corps. Il faut écouter, regarder, sentir, marcher à son rythme, toucher et, si possible, garder le silence. Ceci en respectant les végétaux (ne pas ramasser) et les animaux (ne pas les déranger). En cette période difficile, avez-vous noté un besoin de reconnexion à la nature ? Totalement. Le besoin d’être en forêt, sur les sentiers, est évident. Nous en avons été coupés ces derniers mois. Alors que le besoin de marcher est criant pour le physique et psychique dans les moments anxiogènes. Être avec l’arbre calme. Ces êtres inspirent la quiétude et le respect. Nous savons aujourd’hui qu’entre eux, ils communiquent, s’entraident et réagissent aux stimuli.

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